Al domi, ne garde pas le silence - Ou l'incertaine survie de l'État juif

Dans l'ensemble de la Palestine mandataire de 1947, c'est-à-dire l'Etat d'Israël actuel, la Cisjordanie et le territoire de Gaza, la population arabe palestinienne a triplé depuis 1945. Malgré les exodes et l'émigration, on compte aujourd'hui 4,1 millions d'Arabes palestiniens dont 1 million vivent en Israël même, où la population juive, malgré les différentes vagues d'immigration, atteint tout juste 4,8 millions de personnes. Les Israéliens ne communiquent plus leurs projections démographiques car elles révèlent que les Palestiniens redeviendront majoritaires dans l'ensemble Israël - Palestine vers 2010. Le territoire d'Israël n'est plus tenu dans ses hameaux, ses villages, ses moindres recoins. Le maillage du territoire juif se défait. Dans le désert comme en Galilée, la présence arabe s'affirme. Elle sera demain aux avant-postes de l'irrédentisme ou de la trahison en cas de revers graves de l'Etat juif. " Je ne reconnais à Israël aucune légitimité historique " déclarait au journal Haaretz en 1998, Azmi Bishara, député arabe à la Knesset, le Parlement d'Israël. Dans cinquante ans, demain, la présence juive deviendra fait minoritaire et se dissoudra lentement dans l'environnement arabe, sans aucune de ces guerres qu'imaginent ceux qui gardent les yeux rivés sur la puissance militaire israélienne.