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A raison d'une production quotidienne de l'ordre d'un litre d'urine et environ 250 grammes de déjections, l'être humain fabrique naturellement plus de 30 tonnes d'immondices sur la totalité de son existence. Sachant qu'en ce début de 3ème millénaire, outre ses excreta intimes, un Français moyen jette chaque jour environ 1 kg d'ordures, il est évident que les enjeux de la gestion des déchets organiques et putrescibles occupent une part conséquente de la vie des cités.
Et comme ce qui est vrai aujourd'hui, l'était souvent hier sous une autre forme, ce recueil associe découverte rétrospective et critique contemporaine pour mieux décrypter les relations complexes qui unissent les hommes à leurs immondices. Car au-delà des conséquences des découvertes de Pasteur en microbiologie, les êtres humains sont condamnés à gérer leurs immondices, en particulier en milieu urbain, là où la densité de population impose des solutions complexes et onéreuses.
Depuis le trognon de pomme de l'arbre de la connaissance, tombé sur le sol du Paradis, oublié par Adam et Eve, en passant par le cloaca maxima, égout millénaire de Rome construit par Tarquin l'ancien il y a plus de 2 500 ans, l'Humanité n'a jamais cessé d'être confronté à ses déchets, souvent avec hypocrisie. Car comme l'exprime très justement Freud en parlant des hommes et de leurs déjections, "ils sont à l'évidence gênés par tout ce qui leur rappelle par trop la nature animale de l'humain".
