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Des grands avocats du XIXe siècle, on a retenu Jules Favre, Jules Simon, Philippe Dupin et Berryer. Doit-on citer des opposants inconditionnels au second Empire ? On parle de Thiers, de Victor Hugo et de Michelet. Évoque-t-on le gouvernement provisoire de 1870 ? On mentionne Gambetta, Jules Favre et le général Trochu. S'agit-il, enfin, des ministres qui ont honoré le judaïsme français depuis deux siècles ? Viennent à l'esprit les noms de Léon Blum, de René Mayer, de Pierre Mendès France ou de René Cassin.
Presque toujours on oublie ainsi Adolphe Crémieux.
Or, ce dernier, qui fut peut-être le plus grand avocat du XIXe siècle - il conseilla notamment les Bonaparte et les Rothschild - joua un rôle politique majeur.
Député de Chinon, il mena la campagne contre Guizot, « mit Louis-Philippe en voiture » le 24 février 1848, et devint garde des Sceaux dans le gouvernement provisoire. Emprisonné quelques semaines après le 2 décembre, il se tint à l'écart de la vie politique jusqu'en 1869. Élu alors député de Paris, il retrouva - à 74 ans - le portefeuille de la Justice dans le gouvernement provisoire du 4 septembre.
En même temps, ce citoyen exemplaire - qui consacra une partie de sa fortune au paiement de l'indemnité exigée par la Prusse en 1871 - se montra, pendant 40 ans, l'infatigable champion des Juifs du monde entier.
Président du Consistoire central et de l'Alliance israélite universelle, il exerça une action déterminante dans l'« affaire de Damas » en 1840, puis, un peu plus tard, dans la défense des israélites de Roumanie et de l'Empire ottoman.
À travers cette biographie de Crémieux, ici restituée, Daniel Amson propose, mine de rien, une passionnante enquête sur les causes, les plaideurs et les grandes affaires judiciaires du siècle dernier.