Biographie de Ferdynand Ossendowski
Né le 27 mai 1876, près de Ludza, aujourd'hui en Lettonie, Ferdynand Ossendowski passe son enfance à Saint-Pétersbourg, où il suit sa scolarité en russe, s'inscrit à l'université et entame des études de mathématiques, de physique et de chimie. Il voyage alors à travers les mers d'Asie entre Odessa et Vladivostok, publie des récits consacrés à la Crimée, à Constantinople et à l'Inde. Il fuit la Russie en 1899 à la suite d'émeutes étudiantes et se rend à Paris pour achever ses études à la Sorbonne.
Revenu en Russie en 1901, il est nommé Professeur à l'université de Tomsk, en Sibérie occidentale, puis intègre en 1905 le laboratoire de recherches techniques de Mandchourie et dirige le département de la Société russe de géographie à Vladivostok. Il visite à ce titre les îles de la mer du Japon et le détroit de Béring, et est alors un membre influent de la communauté polonaise de Mandchourie. Impliqué dans les mouvements révolutionnaires, il est arrêté puis condamné à mort.
Sa peine sera commuée en travaux forcés. Relâché en 1907 avec l'interdiction de travailler mais aussi de quitter la Russie, il se consacre pour survivre à l'écriture de romans, en partie autobiographiques, qui lui permettent de regagner la confiance des dirigeants politiques. Lui qui parle couramment sept langues, dont le Chinois et le Mongol, est de nouveau nommé professeur lorsqu'éclate la révolution de février 1917.
Rallié aux groupes contre-révolutionnaires et ministre des finances d'Alexandre Vassilievitch Koltchak, il est contraint de fuir. C'est cette incroyable épopée que retrace Bêtes, Hommes et Dieux, périple quasi initiatique qui lui permit de pénétrer au cour des mystères de l'Asie millénaire. Un temps installé à New York, travaillant pour les services secrets polonais, Ferdynand Ossendowski retourne à Varsovie en 1922 où il enseigne à l'École supérieure de guerre et à l'Institut d'études politiques tout en continuant de conseiller le gouvernement sur les questions liées à la politique soviétique.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe au gouvernement secret de Pologne et se convertit au catholicisme en 1942. Il meurt le 3 janvier 1945. Les militaires soviétiques, ayant réussi à s'emparer de la région, firent déterrer son corps pour être certains que cet ennemi du peuple était bien mort. Ses ouvrages, parmi lesquels Asie fantôme, récit des voyages qu'il a entrepris en Sibérie à la fin du XIXe siècle, et De la Présidence à la prison, dans lequel il relate ses souvenirs de la guerre russo-japonaise et de son emprisonnement dans les geôles du tsar, après l'échec de la révolution de 1905, furent interdits par le gouvernement communiste de Pologne jusqu'à la chute du régime, en 1989.
Cela n'empêcha pas Bêtes, Hommes et Dieux d'être traduit dans plus d'une vingtaine de langues.