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L'abbaye de Boquen fut, avec Bernard Besret, le lieu d'une re-création de la vie chrétienne. L'appareil ecclésiastique ne le supporta point et essaya d'écarter le prieur contestataire. Un moine de Lérins, hongrois d'origine, qui vivait paisiblement depuis des années dans son monastère, fut chargé de reprendre les choses en main. Paradoxalement, Guy Luzsensky comprit immédiatement la portée prophétique de l'expérience de Boquen, la reprit à son compte, fit revenir Bernard Besret et tenta pendant quelques années de maintenir à Boquen la communion que Besret avait créée.
Mais, à son tour, il fut obligé avec ses compagnons de quitter une abbaye définitivement normalisée et occupée par des religieuses toutes dévouées à la hiérarchie. Il tente aujourd'hui de maintenir la communion, cette communauté d'une église à visage humain, hors des murs de l'abbaye qui lui sont désormais interdits. Nul mieux que Guy Luzsensky ne pouvait rendre compte de cette crise majeure de l'église post-conciliaire.
Moins engagé que Bernard Besret, son témoignage serein n'en a que plus de force, quand il décrit le difficile, et pour le moment impossible, accouchement d'un christianisme renouvelé. Cette chronique d'une crise, d'une révolution culturelle contrée par toutes les forces de la sclérose et de l'ordre établi pourrait être désespérée. Elle ne l'est pas. La foi profonde de Guy Luszensky nous fait espérer, qu'envers et contre tous les hiérarques, la vieille église catholique redeviendra évangélique.
Un témoignage brûlant de passion et de foi qui honore la collection Témoigner de Stock 2.
