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Entre 1933, l'année du fameux crime des sœurs Papin et 1947, où seront créées Les Bonnes, il va se passer " de bien méchantes choses ". Si le " Soleil noir " du Mans, dans son caractère proprement inouï, annonçait d'autres crépuscules à venir, entre les lignes, le théâtre y était déjà convoqué : des agents nommés " Vérité " et " Ragot " qui les premiers découvrent le massacre, au docteur " Logre " qui réalise l'expertise psychiatrique des sœurs matricides, à Mme " Dieuleveult " leur précédente maîtresse qui a déjà tout prédit jusqu'au commissaire " Lécrivant " qui dirige l'enquête, tout semble en place pour qu'advienne la fiction, le mystère.
Comment " les brebis enragées " selon le titre de Détective vont-elles croiser le chemin de l'exclu Genet ? Par quelles intercessions, une chanson, Anna la bonne écrite dès 1934 par Jean Cocteau deviendra-t-elle la matrice d'une pièce qui a consacré l'avènement d'un des auteurs dramatiques majeurs de la seconde moitié du siècle ? Enquête sur un fait divers, récit de genèse d'une œuvre qui est, dit-on, jouée chaque soir quelque part dans le monde, les deux fascinant également la psychiatrie, cet essai s'efforce de cultiver la mémoire pour continuer à entendre derrière la parole somptueuse de Solange et Claire, la pauvre voix de Christine et Léa : " En voilà du propre ! "
