Force ennemie - publie.net & ArcheoSF vous proposent le premier prix Goncourt en numérique - E-book - Multi-format

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Résumé

Le 21 décembre 1903, « la société littéraire Goncourt » se réunit au restaurant Champeaux pour décerner le premier Prix Goncourt. La société est pour le moins prestigieuse : Joris-Karl Huysmans, président, Léon Hennique, vice-président ; Rosny aîné, trésorier ; Lucien Descaves, secrétaire ; Octave Mirbeau ; Gustave Geffroy, Léon Daudet, Paul Margueritte, Rosny jeune et Élémir Bourges. Les six premiers ont voté pour un quasi-inconnu : John-Antoine Nau pour Force ennemie. La première proclamation, assortie de 5000 francs, donna lieu au premier article sur le prix Goncourt.
L'événement ne fut suivi que par trois journalistes, dans Le Figaro du 22 décembre 1903 : JOHN-ANTOINE NAU L'Académie Goncourt, qui, pour la première fois, décernait son prix annuel, a porté la majorité de ses suffrages sur John-Antoine Nau, dont le premier roman, Force ennemie, a paru en 1903. Ce lauréat est le moins parisien de nos hommes de lettres. Il débuta dans la vie comme pilotin sur le trois-mâts Marie-Auger, fut aide-commissaire sur le transatlantique Le France, quitta la marine et habita San-Francisco, Haïti, la Martinique, les Baléares, Ténériffe récemment encore, il était jardinier en Andalousie.
De loin en loin, La revue blanche publiait de Nau des nouvelles exotiques Corvée d'eau, les Trois Amours de Benigno Reyes. Il vient de terminer, en société avec J. W. Bienstock, la traduction au Journal d'un Écrivain, de Dostoïevski. Depuis quelques mois, ce garçon aux cheveux plantés comme des soies, à la barbe frisée, au nez romain, eux yeux de charbon, au masque boucané, et qui dissimule sa timidité en roulant perpétuellement des cigarettes dont il tire trois bouffées, réside enfin en France, à Saint-Tropez, le petit port provençal.
Rarement l'a-t-on vu à Paris. L'intrigue n'est donc pour rien dans son aventure d'hier soir. La bonne conduite littéraire non plus, car Force ennemie n'est pas de ces livres neutres qui plaisent vaguement à tout le monde parce que, bénins, ils ne heurtent l'esthétique de personne. Ce livre, d'ailleurs indemne de tout pédantisme et de toute sensiblerie, a pour héros un fou à périodes de lucidité dont la personnalité se dédouble, se détriple, et dont le corps sert parfois d'habitacle à un transfuge de la lugubre planète Tkoukra, un certain Kmôhoûn, conseilleur d'actes forcenés.
Nau a su ordonner les éléments de cette histoire fumeuse et les vivifier d'humanité authentique. Cela en un style lucide, dru, âpre et direct, où toutefois naissent spontanément des images toujours évocatrices, des images de poète. Et, en effet, le romancier que les Dix viennent de tirer d'une obscurité où il se plaisait peut-être, est aussi un poète, comme en témoigne ce beau livre de vers qu'il publia en 1897, Au Seuil de l'Espoir. Comme Lucien Descaves le rappelait plus tard dans une préface à la réédition de ce premier lauréat, il s'agissait d' « un Prix destinéà signaler et à soutenir des débuts littéraires pleins de promesses ». Force ennemie a été découvert par Gustave Geffroy, transmis à Lucien Descaves, aimé par Joris-Karl Huysmans.
Avec de tels parrains, John-Antoine Nau et son Force ennemie ne pouvait que l'emporter. Huysmans affirme plus tard à propos de ce premier prix « C'est encore le meilleur que nous ayons couronné ». Paul Léautaud confirme dans son Journal littéraire : « J'ai répété ce que j'ai dit bien des fois, que le prix n'avait été bien donné qu'une fois, la première, à Nau. Son livre pouvait déplaire, être étrange, baroque, etc., c'était le livre de Nau et non pas de n'importe qui.
C'est pour de tels livres qu'est fait le Prix Goncourt. » En août 1958, Jacques Van Herp s'extasiait encore dans la revue Fiction de ce « roman de science-fiction qui eut le prix Goncourt » indiquant « nous n'avons pas affaire à la minutieuse description de la folie mais à la lutte d'un homme se défendant contre d'intrusion d'un être venu d'outre-espace. Et c'est bien là un thème de roman de S.
F. : si l'auteur ne l'a pas exprimé plus nettement encore, c'est, sans doute, que le public littéraire n'était pas prêt pour de semblables récits. » Force ennemie est l'histoire d'une aliénation. Une véritable aliénation, un transfert d'une conscience dans une autre avec une cohabitation entre terrestre et extra-terrestre : le premier passe alors pour fou. Et l'on sait avec par exemple Le Horla que la critique académique tend à disqualifier les thèmes conjecturaux pour les rejeter vers des rivages plus calmes et admis comme le fantastique : Le Horla dans sa première version c'est surtout le thème du mutant, l'angoisse de l'espèce qui supplantera l'homme, mais l'on préfère parler de folie... Force ennemie c'est l'occupation d'un esprit terrien par celui d'une lointaine planète.
C'est la possibilité de quitter son corps pour s'approprier celui d'un autre. C'est la lutte contre l'invasion mentale extra-terrestre. C'est la folie qui ouvre les portes de l'outre-espace. Force ennemie mérite de sortir de l'oubli non comme une simple objet de curiosité, comme un premier lauréat d'un prix prestigieux mais pour sa puissance d'invention, de travail sur la langue et d'imagination. Philippe Ethuin

Caractéristiques

  • Date de parution
    09/11/2012
  • Editeur
  • Collection
  • ISBN
    978-2-8145-0700-5
  • EAN
    9782814507005
  • Format
    Multi-format
  • Nb. de pages
    215 pages
  • Caractéristiques du format Multi-format
    • Pages
      215
  • Caractéristiques du format ePub
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À propos des auteurs

Eugène Léon Édouard Torquet, dit John-Antoine Nau, né le 19 novembre 1860 à San Francisco (Californie) et mort à Tréboul (Finistère) le 17 mars 1918, est un romancier et poète symboliste américain d'ascendance et d'expression françaises. Perpétuel voyageur hanté par la mer, il fut avec son roman Force ennemie le premier lauréat du Prix Goncourt en 1903. Eugène Torquet est né d'un père français, émigré en Californie vers 1845, marié à San Francisco en 1858, naturalisé américain en 1860 et mort du typhus en 1864.
En 1866, sa mère, issue elle aussi d'une famille française d'émigrés, s'embarque pour Le Havre avec ses trois enfants. Eugène Torquet fait ses études au lycée du Havre, puis au collège Rollin de Paris, où sa mère, remariée en 1870, s'installe en 1877. Il se lie avec les membres du club des Hirsutes qui, avec le cercle des Zutistes et le club des Hydropathes, réunit les précurseurs du symbolisme. Il collabore, dès son premier numéro, à la revue du Chat noir, tandis que sa famille, inquiète pour son avenir, lui cherche des emplois de bureau.
Mais le jeune homme opte à sa majorité pour une tout autre voie. En 1881, il s'embarque en tant que pilotin sur un trois-mâts faisant le commerce avec Haïti et les Antilles. Une terrible tempête, racontée dans Force Ennemie, le fait renoncer à la marine à voile. Il revient en France comme aide-commissaire aux vivres à bord du paquebot Le France, puis repart pour un long voyage d'agrément sur les côtes du continent américain.
Il s'installe ensuite à Asnières-en-Bessin, où il se marie en 1885, puis fait avec sa femme un séjour d'un an en Martinique. En 1897, il publie sous le nom de John-Antoine Nau son premier recueil de poésies, Au seuil de l'espoir. Le couple vit pendant quelque temps en Espagne, aux îles Canaries, au Portugal. En 1903, son premier roman, Force ennemie, paraît aux éditions de la revue La Plume. Nau, qui demeure alors à Saint-Tropez, fait recueillir par son frère le prix Goncourt que lui décerne le jury parisien.
Dès lors, il publie régulièrement, faisant alterner poésies et romans, tout en contribuant à de nombreuses revues. Entre 1906 et 1909, il séjourne à Alger, puis s'installe en Corse, pour revenir ensuite sur le continent en 1916, d'abord à Rouen, puis à Tréboul où il meurt à l'âge de 57 ans.

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