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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Jakob Wassermann. Un jour de mai 1828, un adolescent fut trouvé défaillant et hébété, dans les rues de Nuremberg. On sut plus tard, qu'arraché dès sa naissance à sa famille pour des raisons politiques et confié à un garde-chasse qui le maintint jusqu'à sa quinzième année dans un état d'ignorance et d'abjection totales, il était en fait l'héritier légitime de la couronne de Bade.
Il fut recueilli, sous le nom de Gaspard Hauser, par un médecin de Nuremberg, et son cas étrange fit tant de bruit en Europe que ses ravisseurs le firent assassiner peu d'années après. Parfaitement exacte sur le plan historique, cette ouvre du célèbre romancier de "L'affaire Maurizius" et des "Juifs de Zirndorf" met en relief un double cas psychologique: d'une part "la paresse du cour" humain devant l'enfant abandonné et inconnu, symbole de l'innocence opprimée dans un monde impitoyable, d'autre part l'étonnante personnalité de Gaspard Hauser dont la miraculeuse intuition lui fit pressentir qu'il était né pour régner.
Le très beau film de Werner Herzog, qui a remis en lumière le cas pathétique de Gaspard Hauser, doit certainement beaucoup au roman de Jakob Wassermann. Les spectateurs du film et les lecteurs du roman ne pourront que se rejoindre dans l'admiration des deux ouvres.