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Par de nombreux voyages et la multiplication des contacts directs avec les populations et les dirigeants politiques ou religieux, Jean-Paul II s'est fait de l'Afrique noire une connaissance et une expérience que n'avaient pas ses prédécesseurs. Son " interventionnisme " et son engagement dans toutes les grandes causes qui intéressent le continent ont fait de lui " la voix de ceux qui n'ont pas de voix ".
Même si l'action et le discours d'un pape se laissent mal enfermer dans les catégories usuelles de la science politique, ceux de Karol Wojtyla en font un " pape politique " par son attention aux situations de chaque pays et la perception aiguë des enjeux du continent noir. C'est qu'avec Jean-Paul II, l'Eglise ne cherche plus seulement à vivre avec son temps, mais entend influencer celui-ci, fût-ce en investissant le champ politique.
Elle est certes toujours au-dessus des Etats, elle ne légitime aucun régime, mais elle intervient auprès d'eux en rappelant simplement la mesure à laquelle doit être jugée leur action, c'est-à-dire la dignité de l'homme.
