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Il faut beaucoup de ruse et de manières pour capturer un pigeon de Milan. Cette phrase, la première du roman d'Étienne Roda-Gil, pourrait servir de mot de passe. Entré ainsi dans ce livre, on ne doit plus s'étonner de rien et se laisser porter. Nous sommes aussi bien en Italie, où se déroule l'action du roman, que sur ces tapis volants qu'affectionnent les lecteurs aux yeux à jamais ouverts, prêts à s'émerveiller.
Dans l'Italie d'Étienne Roda-Gil, une aventure commence. L'aventure de quelques personnages, un émissaire papal chasseur de pigeons, un chef d'orchestre au cour d'or, l'orchestre lui-même féminin et troublant, un enfant et son père qui se cherchent l'un l'autre pour mieux se perdre, un chômeur, révolutionnaire attachant et maladroit. Roda-Gil pose sur ce petit groupe un accent et un regard graves.
Son Italie devient le bout et le centre du monde. De Milan à Pompéi, où le livre s'achève non sans éclats, nous voilà, comme chacun des protagonistes du roman, en train de défendre une parcelle de notre peau. Une passion folle et contagieuse est toujours capable de réveiller des gens assis.
