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En 1836, 47 ans après la chute de la féodalité, les restes d'un ancien duché féodal - le duché d'Albret - sont mis en vente et trouvent acquéreur. Réparti sur quatre départements (Landes, Gironde, Lot-et-Garonne, Dordogne), avec de menus prolongements en Pyrénées-Atlantiques et dans le Gers, ce fief seigneurial, fort convoité depuis ses obscures origines au XIIe siècle, est attribué par Louis XIV aux Bouillon, cette remuante famille des Turenne, promue par Henri IV.
Comment, au XIXe siècle, la princesse de Rohan, héritière du dernier duc, parvient-elle à récupérer dix à douze mille hectares de terre de cet ancien duché, dans le Lot-et-Garonne actuel ? Comment des centaines de milliers d'hectares - en Gironde et dans les Landes - lui échappent ? La cour d'Agen et la cour de Pau sont, pour beaucoup - disons pour l'essentiel - dans ces décisions.
Le futur baron et préfet Haussmann semble avoir pesé sur les événements et en avoir tiré quelque profit. D'autres que lui ont pratiqué ce qu'on appelle aujourd'hui le délit d'ingérence.
Pauvres vacants d'Albret ! Négligés par les maîtres du fief avant la Révolution, abandonnés aux tenanciers en place et aux communautés d'habitants, déclarés propriété communale par la Révolution, ils sont pris, au XIXe siècle, dans un marathon judiciaire et un tourbillon spéculatif.
Les suites de ce processus, long de sept siècles, sont encore visibles aujourd'hui.
Et une grande question se pose : la Révolution de 1789 a-t-elle définitivement mis fin à la féodalité ?