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" J'ai longtemps rêvé que l'histoire de ma naissance exhibe ses entrailles. Quelle que soit l'odeur qui en surgisse. La pire des puanteurs, c'est le silence. "
Je m'appelle Hildegard Müller. Ceci est mon journal.
Je m'appelle Hildegard Müller. En fait, je crois que je ne m'appelle pas.
J'ai soixante-seize ans. Je sais à peine lire et écrire. Je devais être la gloire de l'humanité. J'en suis la lie.
Qui est Hildegard Müller ? Le jour où il la rencontre, l'homme engagé pour écrire son journal comprend que sa vie est irracontable, mais vraie.
J'ai besoin, avant de mourir, de dire à mes enfants d'où ils viennent, même s'ils viennent de nulle part.
Oscar Lalo poursuit son hommage à la mémoire gênante, ignorée, insultée parfois, toujours inaccessible.
Il nous plonge ici dans la solitude et la clandestinité d'un des secrets les mieux gardés de la Seconde Guerre mondiale.
Plusieurs dizaines de milliers d'enfants victimes des Lebensborn
Müller dresse ici son journal par le biais d'un scribe (l'auteur ?). Des chapitres très courts, souvent quelques lignes pour évoquer un pan dramatique et honteux de l'Histoire : les Lebensborn. Ces centres allemands destinés à créer une race supérieure selon Himmler durant la Seconde Guerre Mondiale. Müller est donc issue d'une procréation entre une femme "aryenne" et un SS. Ce livre questionne sur son identité, sur la difficulté de se construire en ayant subi une telle atrocité. Une écriture puissante et nécessaire pour se souvenir.