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Le Centre universitaire expérimental de Vincennes, devenu un peu plus tard l'Université de Paris 8, ouvre ses portes en octobre 68, au bois de Vincennes. C'est là que des étudiants du département des arts plastiques, avec la participation de leurs enseignants, vont décorer les murs selon les orientations contemporaines du muralisme d'avant-garde. Au cours de l'été 80, l'Université de Paris 8 déménage à Saint-Denis, cependant qu'à Vincennes les bulldozers enterrent définitivement les bâtiments provisoires de "la fac", y compris les fresques qui les décoraient.
Il n'en reste que quelques reproductions photographiques, conservées au département photo de l'Université. À Saint-Denis, d'autres enseignants vont - un peu plus tard - prendre l'initiative d'introduire et d'encourager un autre muralisme, celui qui est associé au mouvement des tags et des grafs, particulièrement vivant dans cette banlieue où la culture hip hop s'est implantée dès le début des années 80.
C'est là que Jacky Lafortune, qui a fait ses études à Vincennes où il a passé sa thèse sur l'art roman au département des arts plastiques, va animer un atelier de fresques murales, avec la participation active de jeunes qui ne sont pas tous de la banlieue proche, mais qui - tous - se réclament, à des degrés divers, du mouvement des graffitis. On célèbre aujourd'hui "les vingt-cinq ans" de l'Université de Paris 8.
Pour participer à cette célébration, Jacky Lafortune évoque ce muralisme à l'université, et donne des clés pour mieux comprendre l'aérosol-art, en le plaçant dans le contexte plus large d'une culture graffiti. Ce faisant, il aide à mieux comprendre l'une des dimensions les plus innovatrices de cette université tout au long de son histoire.
