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Le livre s'inscrit dans la continuité et la rupture, sa présentation se transforme progressivement. Le livre devient prétexte à sculpter. La typographie s'impose partout, de nouvelles pratiques de lecture se généralisent. Avec la transparence du papier, les lettres comme sur l'écran se mettent en mouvement à l'intérieur des formes. Les images s'enchaînent les unes aux autres. La découpe de la page-papier ou de la page-écran permet de laisser apparaître une partie de l'image séparément.
La discontinuité crée le mouvement. L'écran multimédia ne signe pas pour autant la disparition de la page. La page se réinvente, elle ne cesse d'être un lieu vivant, investie par les artistes et les poètes comme un terrain de jeu. Habitué à la bidimensionnalité, le livre découvre la troisième dimension avec les pages animées offrant des transversales et du volume. Les recherches consacrées aux premiers films étaient souvent liées au livre.
En témoignent les folioscopes. Internet a bouleversé les habitudes. Les messages voyagent mieux à travers les écrans, mais le livre, lui, voyage mieux que les écrans. Toutefois, le lecteur de l'écran ressemble au lecteur antique, déroulant comme lui le texte devant ses yeux. Le propre des nouveaux supports serait donc de réunir l'écriture et la lecture, le texte, l'image et le son, les écritures électroniques retrouvant une proximité originelle entre l'écriture et la parole.
La page de papier qui, par nature, absorbe la lumière s'oppose à l'écran qui, lui, émet de la lumière. Le résultat de cette recherche théorique et plastique est le fruit de multiples rencontres tant en France qu'à l'étranger. Mes recherches ont évolué vers des formes inédites, inspirées du livre à système. De chacun de ces voyages est né un livre accompagné d'un film d'animation de courte durée. Ces ouvrages présentent une architecture différente, livre miroir, livre labyrinthe, livre réversible.