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En 2015, le musée des Beaux-Arts de Lyon proposait au sein de ses collections un parcours rythmé par la présentation de 580 oeuvres : "Dix ans d'acquisitions. Dix ans de passions". L'ouvrage que nous publions aujourd'hui est né de cette aventure. Et de dix il passe à plus de quinze années d'acquisitions réalisées entre 2004 et 2021. L'histoire qui en est la trame est collective, faite de passion et d'aspiration.
S'y devinent la communauté immédiate du musée, mais aussi l'action de différentes personnalités très engagées : mécènes du Club du musée Saint-Pierre et du Cercle Poussin, association des Amis du musée, donateurs. souscripteurs... ainsi que le soutien d'acteurs publics : la Ville de Lyon, la région Auvergne Rhône-Alpes et l'Etat. Leur rôle est déterminant pour rendre un musée infiniment vivant, sans cesse en évolution.
Acquérir, c'est réagir à des oeuvres qui se présentent et qui viennent enrichir le sens des collections. Acquérir c'est décider quels domaines de l'histoire de l'art il convient de renforcer. Acquérir, c'est aussi chercher à représenter des espaces culturels plus lointains. Si les collections de peintures et de sculptures avec les arts graphiques privilégient une histoire de l'art européen, le département des Objets d'art tend à s'ouvrir à des civilisations extra-occidentales ; le département des Antiquités cherche à renforcer son histoire du Bassin méditerranéen.
Acquérir, c'est représenter l'universel, le lointain mais aussi le local, l'infiniment proche. Rappeler ainsi qu'au long de son histoire, la Ville de Lyon a été un grand foyer de création. Acquérir, c'est également venir troubler une histoire de l'art, trop souvent établie sur des catégories figées, en éclairant les phénomènes de circulation des formes et des idées. Acquérir, c'est construire un grand musée européen et international, un musée qui reflète les facettes d'un monde spécifique.
celui d'aujourd'hui mais dont la vocation est aussi de sauvegarder ce qui peut l'être du monde d'hier. Acquérir, c'est enfin une manière de repenser les temporalités de la création. Garder un fil continu de l'Antiquité jusqu'à la création contemporaine. Alors que le XXe siècle qui a façonné notre vision des avant-gardes et de la modernité est depuis longtemps achevé, le pôle des musées d'art invite plus que jamais le musée des Beaux-Arts à regarder encore davantage le présent.
Sylvie Ramond
