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Qu’est-ce qu’un manga?

Lorsqu’on décompose le mot manga, on retrouve deux idéogrammes japonais. Le kanji «Man» peut se traduire par «amusant», «involontaire» ou encore «exagéré» tandis que «Ga» signifie «peinture», «dessin» ou, de manière générale, toute représentation dessinée. En associant les deux termes, on comprend mieux le concept du manga; une image divertissante, voire caricaturale.

Ce type d’ouvrage se distingue par l’utilisation de règles graphiques spécifiques telles que l’usage généralisé de cases pour découper l’action ou encore l’utilisation du noir et blanc. Le sens de lecture, lui, aussi, est à l’opposé des livres occidentaux, puisqu’il se fait de droite à gauche.

Nous vous proposons un voyage à travers l’histoire du manga, aujourd’hui considéré comme le fleuron de la culture japonaise. Quelle est son histoire? Qui sont les mystérieux mangakas? Voilà des questions que vous ne vous poserez plus après la lecture de cet article.

Les origines et évolutions du manga

Le manga, d’abord décrié pour sa brutalité ou son immaturité, a évolué au fil des années et s’est imposé comme un genre littéraire incontournable. Au Japon comme en France, ce sont plusieurs millions d’exemplaires que les libraires écoulent chaque année.

Cette bande dessinée nippone se présente sous la forme d’un roman graphique au style reconnaissable entre tous. Si le premier manga connu fut publié en 1902, on retrouve ses racines bien plus tôt, dès la période féodale japonaise au XIIIe siècle.

Mais comment s’explique cette origine si lointaine? C’est Hokusai Katsushika, grand maître des estampes japonaises, qui démocratisa cette expression désignant des ébauches. Ce terme se généralisera pour dénommer les dessins et animés japonais. Des siècles plus tard, la parole «manga» sert tout aussi bien à nommer l’art de la bande dessinée.

Mais c’est Osamu Tekuza, seul mangaka ayant reçu le titre honorifique de «Dieu du manga», qui a véritablement posé les jalons du genre. Sa production de mangas, réputée prolifique et avant-gardiste, a laissé une empreinte ineffaçable dans la culture japonaise. Fort de centaines de créations originales audacieuses, il a marqué les esprits avec des œuvres considérables comme Astro Boy, l’une des plus vendues au monde. C’est d’ailleurs par le truchement de l’animé en noir et blanc, le premier du genre, que l’occident et plus particulièrement la France, va découvrir et s’enticher de l’univers du manga dès les années 60.

Quels sont les différents types de mangas?

L’appellation manga cache en réalité une grande diversité de styles et de genres. Cette richesse permet à ce genre artistique de toucher un public très large.

Kodomo

Le Kodomo est un manga qui met souvent en scènes de jeunes héros qui doivent faire face à l’adversité. Ce sont des histoires initiatiques destinées aux enfants. Très souvent, le protagoniste est accompagné d’un animal ou d’une bande d’amis fidèles ou les deux. L’esprit de solidarité et de partage y a une place prépondérante. C’est un manga tout public qui peut être visionné en famille. Chi, une vie de chat, Pokémon ou encore Doraemon, en sont les plus célèbres exemples.

Shonen

Ici le manga s’adresse aux jeunes adolescents en quête d’aventure. Les personnages principaux sont souvent des héros en devenir qui maîtrisent mal leurs pouvoirs. Les shonen sont généralement bourrés d’action et destinés à un public essentiellement masculin. Parmi les Shonen les plus connus, on retrouve Naruto, Fullmetal Alchemist, Fairy Tail ou encore One Piece.

Shōjo

On pourrait qualifier ce type de manga comme le pendant féminin des shonens. Le shōjo se caractérise par une intrigue amoureuse autour de laquelle vont s’articuler différents rebondissements. Les sentiments, leur diversité et leur profondeur sont au cœur de ces mangas qui font vibrer le cœur des jeunes adolescentes. Néanmoins, il n’est pas rare que le fantastique s’invite et dote certains personnages de pouvoirs extraordinaires. Fruits Basket, Nana ou encore Sailor Moon sont de parfaits exemples de shōjo.

Seinen

Ce type de manga s’adresse aux jeunes adultes et plus particulièrement à la gent masculine. Les thèmes abordés se veulent plus matures et plus complexes. La psychologie des personnages y est davantage nuancée et bien plus proche de la vie réelle. La thématique de la mort, notamment, y est omniprésente, mais plutôt comme révélateur de la valeur de la vie. Courantes sont les mises en garde face aux pièges de l’existence : vengeance, trahison, passion ou mensonge y sont fréquemment abordés. Le Seinen se distingue également par son dessin : plus fin, plus riche et plus détaillé, il impressionne par son réalisme et sa précision. L'attaque des Titans, Berserk ou encore Erased en sont d’excellents représentants.

Josei

Le Josei est le pendant féminin du Seinen, mais cela serait bien trop réducteur. En effet, le Josei s’intéresse plus spécifiquement à la psychologie des personnages et à leurs interactions. Il décrit souvent des tranches de vie d’un individu traversant une crise existentielle ou qui est simplement en quête d’épanouissement. Des sujets très concrets y sont abordés comme la vie professionnelle, l’importance de l’amitié, la stabilité du couple, etc. Perfect world, Paradise Kiss, Cigarette and Cherry ou Blue sont de bons exemples de Josei.

Seijin

Destiné à un public résolument adulte et masculin. Sa première approche se veut sérieuse et responsable; il y sera question de politique, d’économie, de travail et quelquefois de crimes. Néanmoins, si ce type de manga est célèbre, c’est aussi parce qu’il mise tout sur la sensualité, voire la sexualité de ses personnages. Nous sommes loin du porno, toutefois la frontière est parfois ténue et certains mangas ont défrayé la chronique, malgré le fait qu’il s'agisse de dessins. Kannazuki et Le Promeneur ou encore Teach me love sont parmi les œuvres les plus fréquemment citées.

Un engouement planétaire

Le manga a longtemps été l’apanage du seul Japon et de la France. Ces deux pays ont su tisser une solide affinité culturelle et quand les Japonais se délectaient des macarons et de vin, les Français dévorent les œuvres des plus grands mangakas (auteur de manga). Certains français, comme Tony Valente avec Radiant, ont réussi l’exploit de se faire une place dans le cercle très fermé des mangakas japonais.

Mais cette tendance s’est récemment inversée avec le marché américain qui rafle aujourd’hui la deuxième position des consommateurs de mangas dans le monde. C’est la France qui, longtemps, occupait cette place de second. Il y a fort à parier que les chiffres de ventes de mangas ne vont faire que s’envoler. Il suffit de jeter un coup d’œil à la programmation de Netflix pour comprendre que l’engouement n’est pas près de s’arrêter. Avec des succès aussi phénoménaux que L’Attaque des titans ou One Puch Man, le manga n’a pas fini de conquérir les cœurs. En papier ou en anime, il y en a pour tous les goûts, et vous, quel est votre manga coup de cœur?