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Après avoir, dans Chronique d'hiver, revisité son passé sous l'angle du corps et de la sensation, Paul Auster s'attache ici à arpenter le paysage mental de son enfance peuplé d'objets doués de vie, de héros de romans, de créatures cinématographiques, et hanté par un Dieu fréquemment courroucé et toujours culpabilisant. D'illuminations en incertitudes, de longues rêveries en moments d'exaltation, un jeune garçon s'initie au monde tandis que son identité d'adulte se façonne sous le signe de l'imaginaire et en regard de l'environnement socioculturel des Etats-Unis de la seconde moitié du XXe siècle, dont plus de cent illustrations sélectionnées par l'écrivain viennent, en fin de volume, incarner figures tutélaires et temps forts.
Outre la reconstitution a posteriori d'un itinéraire intellectuel, les lettres jadis adressées par Paul Auster à sa future première épouse – la romancière Lydia Davis – donnent à entendre la voix de ce jeune homme solitaire et obstiné qui allait bâtir une oeuvre littéraire d'exception.
