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Je m'appelle Brodeck et je n'y suis pour rien. Je tiens à le dire. Il faut que tout le monde le sache. Moi je n'ai rien fait, et lorsque j'ai su ce qui venait de se passer, j'aurais aimé ne jamais en parler, ligoter ma mémoire, la tenir bien serrée dans ses liens de façon à ce qu'elle demeure tranquille comme une fouine dans une nasse de fer. Mais les autres m'ont forcé : "Toi, tu sais écrire, m'ont-ils dit, tu as fait des études".
J'ai répondu que c'étaient de toutes petites études, des études même pas terminées d'ailleurs, et qui ne m'ont pas laissé un grand souvenir. Ils n'ont rien voulu savoir : "Tu sais écrire, tu sais les mots, et comment on les utilise, et comment aussi ils peuvent dire les choses [... ]".
Le rapport de Brodeck
Une plongée au cœur de l'âme humaine, dans ce qu'elle a de plus terrible mais aussi de plus beau. Un roman époustouflant, tant par la richesse et la puissance de sa narration, que par la densité de son sujet, du huis clos étouffant qui se joue,révélant, confirmant, les propos d'un Claudel bien qu'avant tout humaniste: nous avons tous des "âmes grises", écartelées entre l'ombre et la lumière par le double poids de nos choix et de nos actes.
Le roman d'une plume virtuose, dont personne ne ressortira indemne. Couronné par le prix Goncourt des Lycéens.