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Quand certains flashs vous rappellent à l'ordre et font remonter à la surface des souffrances qui hantent et vous obsèdent, alors : Parler devient une façon de les exorciser ! Une enfance quelque peu marquée au fer rouge m'a fait grandir trop vite, moi qui ai tant manqué d'amour, celui de mes parents. Mon calvaire a commencé avec leur divorce. Je les ai vu se battre et se déchirer. J'ai été ensuite élevée dans un pensionnat à Grenoble où j'ai séjourné plus de huit ans sans une seule visite de mes parents ! Mais où étaient-ils ? Pourquoi m'avoir fait subir ça ! Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal ? Ils m'ont abandonnée, ils m'ont délaissée, ils ont oublié qu'ils avaient une enfant ! Ils ont fait de moi une enfant martyre...
La vie ne m'a rien épargnée, et délibérément j'ose évoquer mes viols. Oui j'avais à peine 9 ans lorsque je me suis sentie pour la première fois salie et bafouée. J'étais encore trop jeune pour dire : "C'est bien, c'est mal". Le seul sentiment éprouvé était : la honte. Je ne pouvais pas en parler, on m'a dit de me taire ! "Chut bébé ne dis rien." Aujourd'hui je suis devenue femme, je prends ma revanche et enfin je parle.
J'ai appris à lutter, me forger, me façonner malgré ma grande fragilité.
