Le démon de la colline aux loups

Duke.
Duke nous raconte depuis sa cellule.
Il prend son temps.
Du temps, c'est tout ce qu'il lui reste.
Il a son propre parlement.
Pas de ponctuation.
Il nous raconte son enfance.
Le nid, cet amas indistinct formé par ses frère et sœurs. Et lui.
La chaleur.
Les odeurs.
Cet instinct animal qui les protège.
Jusqu'à ce qu'il se retrouve en famille d'accueil.
Il découvre enfin son propre prénom.
Et le monde extérieur.
Il a quitté la Colline aux Loups.
Mais le Démon est toujours en lui.

Sévices familiaux.
Violence infantile.
Viol.
Inceste.

Insupportable.
Horrible.
Éprouvant.
Puissant.
Poignant.
Violent.

J'ai dévoré ce roman comme le Démon a dévoré Duke...
J'ai éprouvé énormément de compassion pour lui, cet homme qui n'a pas eu d'enfance, qui a été abîmé par la vie, mais qui a tenté de s'en sortir, qui a cherché la rédemption dans la Religion.

C'est un roman que je recommande chaudement !

Le récit introspectif d’un jeune homme dont l’enfance a débuté dans « l’horreur absolue ».
Reclus dès la naissance avec ses frères et sœurs dans « le nid » sans commodité et à peine nourri, il n’a que ses sens et son esprit pour comprendre qui il est. Il ne connait même pas son prénom ni celui de ses frères et sœurs qu’il découvrira plus tard.
Sa colère intérieure qu’il nomme « le démon » résultant de cette maltraitance et cette difficulté à faire la différence entre le bien et le mal vont le conduire en prison où il décide d’écrire son histoire à partir de son premier souvenir.
Un écriture directe, sans ponctuation, sa façon à lui de s’exprimer comme il peut, son « parlement » comme il l’appelle, sont d’une naïveté et d’une pureté extraordinaires qui nous rappellent parfois les comptes pour enfant. Malgré la noirceur du roman et la dureté des faits, on se surprend parfois à sourire (entre les larmes).
Un livre difficile à lâcher, rempli d’émotions et qui nous marque profondément.