La Madelon

1939, Millette a quinze ans. Dans son petit village des landes girondines, entre forêt et océan, elle rêve d'être, l'an prochain, " la Madelon " : la reine élue par les anciens combattants pour leur fête annuelle. Las ! la guerre arrive, la débâcle : pas de Madelon en 1940. Millette, bouleversée par l'Occupation qui brise son rêve se révolte contre ceux qui, à son gré, l'acceptent trop facilement : maire, curé, le tonton Marcel vite converti aux pratiques du marché noir, et, plus désespérant que tout, Clément, son amour secret, aspirant à Saumur, revenu des combats sur la Loire rempli d'admiration pour la discipline et l'efficacité de l'armée allemande.
Dans ce pays qui sent le pin et la résine, Georges Coulonges dresse toute une galerie de portraits d'une extrême justesse. Les personnages sont généreux ou cupides, fourbes par intérêt ou sincères dans l'erreur, mais tous désorientés par des événements qui les dépassent. Dès lors, on ne peut que penser que ces hommes et ces femmes ne sont pas seulement les habitants d'un village girondin mais ceux d'un pays traumatisé : La France de l'an 40.
Coulonges aborde ici avec une remarquable sensibilité un sujet encore douloureux aujourd'hui : le choix fait par les Français pendant cette époque dramatique où ils virent leur pays vaincu et déchiré.