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Dissident d'exception, représentatif de l'histoire politique du Kosovo au siècle dernier, l'Albanais du Kosovo Adem Demaçi (1936-2018) a passé vingt-huit années de sa vie dans les prisons yougoslaves, pour avoir appelé le Kosovo à s'unir à l'Albanie ainsi que pour avoir dénoncé le mauvais traitement de la minorité albanaise par le régime yougoslave. Il purge ses peines d'emprisonnement en Yougoslavie communiste, dans la seconde moitié du XXe siècle.
Lauréat de nombreux prix, dont le prestigieux prix Sakharov pour la liberté de l'esprit (qu'il reçoit du Parlement européen en 1991), Adem Demaçi poursuit son militantisme pour l'indépendance du Kosovo même après sa libération, avec la même détermination et énergie, alors que la Fédération yougoslave se disloque dans un bain de sang. Après la guerre et l'indépendance du Kosovo, alors qu'il s'était fait, toute sa vie durant, le chantre de la cause albanaise kosovare, il appelle les membres des minorités ethniques du Kosovo, notamment ceux de la minorité serbe, à demeurer dans le pays.
Il visite quasiment toutes les habitations des groupes ethniques minoritaires locaux et affirme que ces minorités font partie de la richesse du pays. Au départ quelque peu nationaliste, finalement universaliste, son histoire dépasse très largement le Kosovo et fait plus globalement écho à la lutte anticoloniale et antidictatoriale, pour la dignité et la liberté humaine.