Alpages. Les Terres De L'Ete

Les montagnes, et, singulièrement, les Alpes, ont développé des modes d'élevage spécifiques, par l'utilisation des surfaces en herbe des zones élevées, que les troupeaux gagnent au prix de déplacements " verticaux " entre les habitats permanents du bas et les alpages [...]. Entraînée dans les transformations spectaculaires des sociétés montagnardes, après le second conflit, l'exploitation des alpages avait fortement régressé et ne semblait plus représenter que la survivance marginale, voire résiduelle, d'une activité révolue Or, démentant les prévisions pessimistes d'une inéluctable disparition, la vie pastorale a survécu et offre aux chercheurs un passionnant champ d'enquêtes. C'est dans ce contexte que s'inscrit l'ouvrage de Charles Gardelle, tableau d'une civilisation alpestre pluriséculaire en mutation. Dans une référence à la géographie de ses maîtres Arbos et Alix, il nous propose la relecture d'une activité, passée d'un âge d'or - relativement proche de nous dans le temps - aux remises en question contemporaines et aux perspectives d'avenir [...]. Mais le prix de ces pages est aussi leur caractère de témoignage personnel et d'expérience vécue. Il a en effet pratiqué ce que le jargon des sociologues nomme l'observation participante, parcourant les alpages pour en décrire les paysages mais, surtout, recueillir les récits des exploitants et des bergers, qui lui ont raconté leurs travaux et leurs jours, dans des récits autobiographiques pleins d'authenticité et de saveur [...]. Les chapitres de l'ouvrage de Charles Gardelle ne sont pas - ce qui eût pu être un écueil - une série de monographies d'alpages répétitive mais, à côté de données scientifiques précises, un florilège de suggestives " tranches de vie "... Extraits de la préface de Paul Guichonnet