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"Qu'ils crèvent les artistes !" clamait le metteur en scène
Kantor au titre d'une de ses pièces, désignant une violence au
moins incongrue. L'histoire des arts nous porterait
spontanément à situer l'activité artistique du côté de la
civilisation et donc d'un supposé renoncement à la violence.
La grande Histoire a été d'abord celle des guerres. Le premier
historien de l'art, Giorgio Vasari, regarde quant à lui vers un
autre héroïsme, qui entretient une relation complexe avec une
société en voie de transformation où l'artiste se fait une place
dans l'histoire et dans la cité.
Entre XVIe et XVIIIe siècles, à
l'heure où il devient une figure significative, peut-être
majeure, de la vie sociale, quelle affaire l'artiste a-t-il avec la
violence ? Des historiens de la littérature et des arts explorent
ici l'imaginaire et les formes mobilisés pour rendre compte des
violences qu'engendrent la concurrence, la passion du travail,
le conflit avec commanditaires ou institutions, et les
polémiques esthétiques, dans l'idée de mieux comprendre les
racines de notre mythologie de l'art.