" Gerland appartient à ses enfants, à ses gones. Ils sont partout chez eux à l'école de la rue, nombreux, chahuteurs et bruyants, entre détresse...
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" Gerland appartient à ses enfants, à ses gones. Ils sont partout chez eux à l'école de la rue, nombreux, chahuteurs et bruyants, entre détresse et débrouille. Les Demoiselles les croisent sans cesse au cours de leurs visites, mais elles peinent à les retenir, à les encadrer, à les photographier : les gones de Gerland sont des " voyous " qu'elles regardent avec perplexité, tendresse et inquiétude. Les garçons portent culotte courte, bretelles et béret ; les filles sont en robe-tablier, les aînées se chargent des plus petits pour aider leurs mères. Ces enfants ne sont pas tous chaussés, et certains sont contraints de " piotter " dans les poubelles quelques patates crues pour tromper la faim : ceux-là éclatent de rire en découvrant les Demoiselles avec leur appareil photo. "