A l'automne 1939, les armées allemandes occupent la Pologne. Emmanuel Ringelblum a alors trente-neuf an. Historien, sociologue, économiste, cet homme...
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A l'automne 1939, les armées allemandes occupent la Pologne. Emmanuel Ringelblum a alors trente-neuf an. Historien, sociologue, économiste, cet homme de science est aussi un homme d'action : leader social et militant politique, il est encore l'un des animateurs de l'American Joint Distribution Committee. Ainsi, par ses activités mêmes, il est au cœur des événements : à Varsovie, il est informé de tout ce qui advient aux Juifs de Pologne. Dès octobre 1939, il a commencé à tenir son journal : mais, s'il veut porter témoignage de la catastrophe qui vient de s'abattre sur son peuple, il ne peut suffire seul à la tâche. En mai 1940, il constitue une équipe : le journal devient collectif, les " archives " s'accumulent. Si cette masse de matériaux ne put être mise en forme, comme le souhaitaient Ringelblum et les survivants de son équipe au début de 1943, c'est que, précisément à cette époque, les nazis s'acharnent sur le ghetto. A la veille de l'insurrection d'avril 1943, les archives et le texte de la Chronique sont enfouis dans le sol de Varsovie en deux endroits différents. Retrouvé, partie en 1946, partie en 1950, ces textes avaient déjà été publiés en 1959 dans la version française de Léon Poliakov. Réédités aujourd'hui, un demi-siècle après l'insurrection. Ils demeurent les plus bouleversants de l'histoire humaine.