Dans " Venise la rouge ", rien ne bouge, du moins en apparence. La cité, à la fin du XVIe siècle, a perdu de son importance. Elle se contemple dans...
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Résumé
Dans " Venise la rouge ", rien ne bouge, du moins en apparence. La cité, à la fin du XVIe siècle, a perdu de son importance. Elle se contemple dans ses fastes immuables. Lambassadeur de France est désoeuvré. Il passe une partie de son temps avec un moine aussi ardent que savant, Paolo Sarpi. Il a lié amitié avec le doge, Alvise Mocenigo, et sa fille adoptive, Emilia. Autour d'elle, de jeunes patriciens veulent tirer de sa torpeur la Sérénissime. Leur agitation reste étrangère à Emilia, qui est d'abord amoureuse de l'un d'eux, Leonardo Dona. Les deux jeunes gens préféreront cependant rester à distance l'un de l'autre. Un petit tableau du palais de Mocenigo les a convaincus que la sérénité de cette amitié amoureuse était ce qui leur convenait le mieux. La distance alliée à la proximité est aussi au centre de la piété de Samuel, l'ami juif de Sarpi et d'Emilia. Ni la peste, ni la persécution ne parviendront à l'ébranler. Il vit sa réclusion dans un couvent de dominicains comme une divine aubaine. Lamour, la politique et la religion se croisent et se recroisent dans ce roman qui est aussi un hommage à la beauté intérieure de Venise.
Daniel Ménager, spécialiste de la littérature de la Renaissance, a enseigné à l'université Paris X-Nanterre. Il conjugue aujourd'hui recherche et écriture.