Clemens Kalischer - Des villes et des champs

Né à Lindau en 1921, Clemens Kalischer fuit l'Allemagne nazie en 1933 pour s'installer à Paris avec sa famille. De 1939 à 1942, ils sont internés dans différents camps de concentration français. Ils ne doivent leur salut qu'à l'intervention de Varian Fry et de l'Emergency Rescue Committee et parviennent à rejoindre le Portugal d'où ils embarquent pour les États-Unis. À New York, le jeune homme travaille d'abord dans un grand magasin avant d'être engagé comme coursier à l'Agence France Presse. Parallèlement, il suit les cours d'art de la Cooper Union School. Kalischer s'intéresse à la photographie depuis qu'il a découvert, à Paris, le travail d'André Kertész. Il réalise ses premiers reportages en même temps qu'il étudie à la Photo League, puis avec Berenice Abbott. Pendant quelques années, il photographie intensément à New York, dans le style documentaire de ce que l'on appellera plus tard la New York School, et se fait publier dans divers journaux et magazines. En 1951, lassé du rythme de la vie new-yorkaise, il quitte la ville pour s'installer à Stockbridge, un petit village du Massachusetts où il vit toujours. Dès lors, Kalischer opère principalement en Nouvelle-Angleterre, répondant à des commandes ou prenant l'initiative de séries qui l'amènent parfois à voyager : dans une ville minière de Pennsylvanie, dans les États du Sud, en France, en Italie, à Cuba, en Inde... Il se présente aussi comme un militant actif pour l'agriculture biologique et la protection de l'environnement. Resté longtemps en marge des circuits photographiques traditionnels, Kalischer a été redécouvert récemment, en particulier grâce à Norbert Bunge qui lui a organisé plusieurs expositions en Allemagne. Cet ouvrage constitue sa première monographie publiée en français et devrait lui apporter la reconnaissance qu'il mérite.