Dans le secret de son cabinet, Filip Filippovitch tente une expérience audacieuse : greffer une hypophyse humaine sur le cerveau d'un chien. Contre toute...
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Dans le secret de son cabinet, Filip Filippovitch tente une expérience audacieuse : greffer une hypophyse humaine sur le cerveau d'un chien. Contre toute attente, l'animal ne meurt pas, il se transforme en homme... Commence alors le cauchemar.
Quand Mikhaïl Boulgakov publie Coeur de chien en 1925, la Russie soviétique bénéficie d'une relative liberté créatrice avant la nuit noire du stalinisme qui s'annonce. En d'autres temps le sujet de son roman lui aurait valu quelques années de goulag. Que l'on en juge ! Un professeur greffe sur un chien ramassé dans les rues de Moscou l'hypophyse d'un individu qui vient de mourir. L'animal se métamorphose alors en un petit homme ivrogne, grossier et méchant : le donneur était un voyou alcoolique et sans scrupule. Et voilà le professeur harcelé et poursuivi par des comités étatiques et prolétariens en tout genre, guidés et fanatisés par le chien devenu homme. Et pire, homme de parti ! Comme toujours chez Boulgakov, l'irrationnel, la dérision et la folie rejoignent une réalité cauchemardesque. L'écrivain demeure le plus grand et le plus lucide des chroniqueurs satiriques de cette époque totalitaire et tragique.