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F LOC'H est parfaitement capable de dresser la généalogie de son dessin : en-deçà d'Hergé ou d'E. P Jacobs, il nomme volontiers Boutet de Monvel ou Dubout, Carl Larsson ou Gruau, Cecil Aldin ou Norman Rockwell. C'est pour n'en retenir en fait qu'une double leçon, de réalisme et de clarté. Question de simple honnêteté à l'égard du regardeur : on ne lui cache rien. Mais cela ne signifie pas que ce même regardeur n'ait plus aucun effort à fournir pour venir à bout des subtilités de l'image.
En sélectionnant lui-même les dessins de cet album, Floc'h se dévoile - avec cependant une retenue qui pourrait être l'envers de sa célèbre anglophilie. En décidant de la mise en page, il multiplie les relations possibles entre les images ; il en résulte une rare diversité de pistes à emprunter : voici un album qu'on ne pourra se contenter de feuilleter distraitement. Une fois extraites du réseau de communication rapide que suppose habituellement l'illustration, ces images se révèlent riches de résonances elles risquent de charmer, d'interloquer, de faire sourire, et surtout de s'inscrire très durablement dans la mémoire de ceux qui y découvriront quelle connivence peut les lier à leur auteur.
