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2011 : un double centenaire. Celui de la mort du président Schreber, et de l’article que lui a consacré Freud, publié dans les Cinq psychanalyses. Occasion de revisiter le texte sans pareil de ce juriste d’exception, qui a su, en construisant pas à pas son délire dans l’écriture, rendre sa folie supportable à lui-même et aux autres, et donner matière à la psychose pour faire reconnaître ses enjeux.
Au point de départ de ce livre, une évidence sémantique souvent inaperçue : folie, délire et psychose ne sont pas des termes synonymes. La première partie prend pour pivot le délire psychotique qu’une femme a élaboré, séance après séance, dans sa parole adressée à l’auteur. Délire thérapeutique, mis en rapport d’une part avec celui de Schreber, de même structure ; et d’autre part avec trois autres récits cliniques, de délires non psychotiques.
La seconde partie explore la psychose quand elle ne délire pas, à travers : un poème écrit par Schreber avant qu’il sombre dans la folie ; l’étrangeté de L’Etranger de Camus ; celle de l’écrivain Georges Perec, et de son oeuvre ; et cinq récits cliniques de l’auteur. Est-il raisonnable de prétendre traiter la psychose ? N’en est-on pas réduit, quand on y est confronté, à traiter avec ? Ce qui n’est déjà pas si mal.