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A l'heure où trier, éliminer, recycler devient une pratique qui gagne jusqu'à nos placards et notre environnement, le désherbage fait plus que jamais partie de l'activité quotidienne des bibliothèques. La troisième édition de Désherber en bibliothèque se présente avant tout comme un manuel pratique, mince et musclé. Après quinze ans de loyaux services, cet ouvrage devenu un classique, sévèrement désherbé de ses parties obsolètes, paraît sous une forme entièrement nouvelle, à l'usage des bibliothèques du XXIe siècle.
Le sujet, par définition, demande des mises à jour. La législation a notablement évolué : la remise à plat des aspects réglementaires est la raison première de cette nouvelle parution. Mais bien d'autres transformations ont affecté le monde des bibliothèques — et le monde tout court. Avec la banalisation d'Internet et la virtualisation de ressources documentaires de plus en plus nombreuses, le centre de gravité de la bibliothèque s'est déplacé.
Soumise à rude concurrence, cette dernière doit aussi séduire des usagers de plus en plus volages. En revanche elle demeure incontestée et presque solitaire dans sa mission de gardienne de la mémoire à long terme. Pour autant, les bibliothèques ne peuvent plus sédimenter sans réflexion des collections qui s'empilent au fil des ans. Le désherbage est une opération nécessaire, mais compliquée. Elle demande de la méthode, requiert doigté et prudence.
La gestion des collections est avant tout une question de compétence et de culture. L'enjeu est crucial : c'est bien la qualité des collections qui déterminera l'avenir de la bibliothèque en démontrant son importance pour la Cité.