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La rencontre entre Valérie Dréville et Anatoli Vassiliev a été inoubliable. A tel point que la comédienne décide de rompre son contrat avec la Comédie-Française, obtient une bourse de la Villa Médicis hors les murs et part étudier en Russie avec le maître de l'école stanislavskienne. Elle plonge alors dans la langue russe. Ils décident de créer ensemble le spectacle Médée-Matériau, adapté du texte d'Heiner Müller : Médée qui, après avoir aidé Jason à obtenir la Toison d'Or, se fait répudier.
Après la fuite de son aimé avec une autre, Médée va enflammer la robe de la nouvelle mariée, ce qui provoquera un incendie et donnera la mort à ses propres enfants. Voici le prix de la trahison, à la hauteur de la souffrance due à l'amour perdu. Pendant cinq ans, le spectacle connaît un grand succès. Et puis, onze ans plus tard, Valérie Dréville le recrée au Théâtre national de Strasbourg, en 2017.
Proche de la transe, elle se met à nu, livrant une Médée transgressive qui fait exploser les formes convenues ainsi que les codes de représentation. Une expérience radicale, une renaissance totale. Ce texte est le journal de cette reprise, au jour le jour. Avec un metteur en scène qui a changé, qui souhaite faire évoluer le spectacle, qui travaille différemment. C'est ce que raconte ce journal de travail, ne laissant rien de côté : ni les moments de douleur, de découragement, ni le bonheur des jours où l'élan semble retrouvé.