Financer la R&D

Les liens entre recherche et croissance sont au cœur des " stratégies de Lisbonne et Barcelone ". Le rapport revient avec précision sur l'écart des taux d'effort en R&D entre les Etats-Unis et l'Europe ainsi que sur la structure de ces efforts. L'Europe souffre d'être relativement absente des secteurs qui investissent le plus dans la R&D. C'est particulièrement vrai pour ce qui concerne les secteurs de l'informatique et de la pharmacie/biotechnologies. La France quant à elle se distingue par un " investissement dans le savoir " tout à la fois plus faible et moins dynamique que la plupart des pays comparables mais aussi par un poids relativement plus faible de l'effort privé de R&D. Ces constatations plaident pour une stimulation accrue de la recherche privée mais aussi pour des synergies renouvelées entre recherche privée et publique. L'originalité du rapport réside dans l'accent mis sur la finance pour surmonter une partie des problèmes qui se posent. Afin de savoir quoi chercher et décider des moyens à y affecter, les entreprises doivent être en mesure de révéler leurs préférences ou leurs besoins. Le rapport fait des propositions dans ce sens ainsi que pour soutenir la R&D dans les PME, trop absentes. La mise en place d'incitations appropriées pour dynamiser la R&D privée, mais également publique, ne suffira pas à transformer l'effort consenti en croissance économique si les découvertes ne se transforment pas en produits pour le marché. Les exemples associant déconcentration des décisions, habitude de collaboration entre acteurs, structures locales d'enseignement réputées, pratiques d'" outsourcing " de la part des entreprises et d'essaimage de la part des chercheurs sont mis en avant comme des démarches à suivre. Faire des choix de spécialisation, s'y tenir, y concentrer des ressources, et s'appuyer sur les partenariats publics-privés sont aussi des obligations pour redynamiser la recherche française.