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Le voile et la barbe y poussent comme des champignons. La ville des ouvriers, du syndicalisme et de la gauche politique parait se laisser dominer par un conservatisme étouffant. Le désordre touche presque toutes les activités. Les jeunes vivotent et désespèrent de jour en jour. La migration clandestine a faucillé un grand nombre de ces condamnés. La mer témoigne d'un grand appétit pour la chair des hommes de ma ville.
Depuis, je déteste toute sorte de poisson. Aujourd'hui, le deuil est monnaie courante chez nous. Il est devenu un acte collectif, un rite. Et les larmes font défaut à force de pleurer ! Fragments de vie de rien est une oeuvre de création qui emprunte au genre de l'autofiction son esthétique et ses modalités axées sur des faits réels. Mais ceux-ci sont servis par une écriture fort imaginative quant à son style et ses références littéraires.
(...) Ce livre embrasse toute l'ambiance où l'auteur/narrateur/héros fut plongé durant son enfance, son adolescence et une bonne partie de son âge adulte. Il s'agit du Maroc des années soixante jusqu'aux années quatre-vingt-dix. C'est un regard franc et sincère qui est jeté là, où le drôle le dispute au sérieux. (...) Le récit d'un écrivain qui s'est construit par les lettres autant que par la vie dure qui était la sienne.
(...) Car, au final, le livre communique un message d'optimisme et d'espoir sans tomber dans le convenu. M'barek Housni (écrivain, Maroc).
