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Au bout de dix heures de combat, quand j'ai vu la flotte du Chah flamber d'un bout d l'autre de l'horizon, je me suis dit : "Benvenuto, mon fagot, t'as encore tiré tes os d'un rude merdier". Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d'écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé.
Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient d regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux.
Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon...
Gagner mon coeur
La France possède depuis quelques années son « Robin Hobb » et il répond au nom de Jean-Philippe Jaworski. Mais parlons bien, parlons de Gagner la guerre paru en 2009. Ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains, puisqu’il s’agit d’un ouvrage de fantaisie frôlant les mille pages.
Le lecteur suit le point de vue de Benvenuto, homme de main et tueur à gages du Podestat, chef de la ville de Ciudalia. Benvenuto est une enflure. Il n’a pas de principes et juge sa situation en fonction de son taux de survie et de l’argent mis en jeu. Hélas pour lui, les plans de son patron ne se passent pas toujours comme prévu. C’est ainsi que durant toute l’œuvre de Jaworski, on ne cesse de se demander comment notre protagoniste se tirera d’affaires ... Affaires politiques mais aussi personnelles. Il est bien compliqué d’en dire plus sur ce livre sans en révéler l’intégralité de son contenu. Il y a cette envie d’en savoir plus, de découvrir des choses. Le monde dans lequel tout cela se déroule est un savoureux mélange de cape et d’épée ainsi que de magie inexplicable.
A essayer, se laisser tenter, et surtout dévorer...