Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes Chinois des villes ont été envoyés autoritairement à la campagne à la fin de leurs études secondaires....
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Résumé
Entre 1968 et 1980, près de 17 millions de jeunes Chinois des villes ont été envoyés autoritairement à la campagne à la fin de leurs études secondaires. Ces " jeunes instruits " devaient se transformer en paysans pour le reste de leurs jours. S'appuyant sur un riche corpus de statistiques dispersées dans des publications chinoises peu accessibles, Michel Bonnin montre qu'il n'est plus possible d'expliquer le lancement et le maintien de cette expérience unique dans l'histoire mondiale par de simples raisons socio-économiques. Loin d'avoir été seulement un système de gestion de la main-d'œuvre urbaine excédentaire, ce mouvement a d'abord répondu à des préoccupations idéologiques et politiques. Mao a voulu rééduquer les jeunes intellectuels, les obliger à s'unir aux masses afin d'empêcher qu'ils ne trahissent sa révolution. L'analyse concrète, fondée sur un grand nombre de témoignages et d'œuvres littéraires, met en évidence l'échec total de cette tentative de transformation des jeunes citadins en " paysans socialistes d'un type nouveau ". Déviance, corruption, résistance passive puis active ont eu finalement raison de cette politique, trois ans après la mort de Mao. Ce mouvement a entraîné la formation d'une génération très spécifique : " génération perdue ", car elle a perdu ses illusions ainsi que la possibilité de faire des études, mais aussi génération " réfléchie ", riche d'une expérience sociale et politique exceptionnelle qui continue d'influer sur la Chine d'aujourd'hui.
Sommaire
Motivation
Vie et mort du xiaxiang : l'évolution de la politique d'envoi
Michel Bonnin est enseignant chercheur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a fondé le Centre d'études français sur la Chine contemporaine de Hong Kong ainsi que la revue Perspectives chinoises.