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De longue date, les chroniques évoquant la création de la manufacture horlogère nationale de Besançon ont développé le mythe fondateur de Suisses, venus en pleine Révolution, sous la conduite du héros Mégevand, apporter savoirs et expérience. Cette saga ne dispense pas, aujourd'hui, d'aller explorer d'autres pans de cette histoire. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les immigrés helvètes - hommes et femmes aux métiers multiples - se mêlent lentement à la population d'une ville reconnue capitale de l'horlogerie française.
Les Bisontins tiennent alors toute leur place dans le réseau jurassien. Mais, assis sur leur autorité et leurs traditions, ils se montrent hostiles à la nouveauté, restent étrangers à l'évolution de la montre, de la clientèle, des méthodes de production, mais aussi de la culture, laissant ainsi les mécaniciens prendre un pouvoir grandissant. A la Belle Epoque, de nouveaux venus d'Alsace ou de Lorraine, les Lipmann en tête, mettent un coup de pied dans la fourmilière.
Le XXe siècle peut commencer. Le récit de ces événements donne des clés pour comprendre aujourd'hui la forte envie à Besançon, comme dans d'autres villes françaises, de voir renaître l'horlogerie.
