Journal d'une année - Octobre 1957-Octobre 1958

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Albert Caraco - Journal d'une année - Octobre 1957-Octobre 1958.
Ce mois, j'arrête mon Journal, il ne me reste plus que deux semaines, je l'appellerai donc le Journal d'une année. On me reprochera d'avoir parlé de... Lire la suite
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Résumé

Ce mois, j'arrête mon Journal, il ne me reste plus que deux semaines, je l'appellerai donc le Journal d'une année. On me reprochera d'avoir parlé de tout, à la réserve de moi-même, mais suis-je Amiel, Gide ou Léautaud ? Non, par bonheur et je ne les estime pas outre mesure, le troisième excepté, dont j'aime fort le style. Comment ces gens s'abaissent-ils à nous marquer les embarras de leur ménage et l'enfilade de ces riens qu'est une vie très ordinaire ? Ils se regardaient vivre et ce penchant n'est que l'aveu de leur défaite, ils me paraissent quelque peu sordides et j'éprouve à les lire une manière de dégoût physique. Gide passait pour très intelligent, je le crois plein d'astuce et débordant parfois de complaisance, à l'égal de la moitié des auteurs français, hommes en général moins profonds que rusés et vaniteux plus que superbes, l'orgueil est rare en France et peu d'esprits s'y plaisent dans la solitude. Le démon de Socrate inspire-t-il un écrivain sur douze ? Qu'avons-nous tous à dire ? La plupart, rien et c'est, paraît-il, une force, cela permet d'être à la mode et de servir de miroir à son temps, les lendemains s'en cherchent d'autres. On aimera toujours ceux qui n'ont rien à dire et rendent à chacun la monnaie de sa pièce, ils servent l'ordre quel qu'il soit, ils ne s'étonnent jamais devant l'ordinaire, ils glissent sur les paradoxes, ils veulent une place, leur métier d'écrivain est l'art de parvenir plus que de s'exprimer, ce qu'ils désirent ils l'obtiennent et ceux-là seront infailliblement nos juges ! Etonnez-vous après cela de leurs erreurs et ces erreurs ne partent même pas de leur malice ! Ils n'imaginent la fatalité propre aux auteurs qui doivent annoncer le feu qui les possède, ils subordonnent le talent à l'espoir de la réussite et jamais au besoin d'un prompt secours qu'appelle un état que jamais ils ne ressentent et qu'ils supposent fabuleux, s'ils n'en plaisantent dès l'abord. A.C.

Caractéristiques

  • Date de parution
    01/11/2006
  • Editeur
  • Collection
  • ISBN
    2-8251-1752-8
  • EAN
    9782825117521
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    642 pages
  • Poids
    0.82 Kg
  • Dimensions
    15,5 cm × 22,5 cm × 3,0 cm

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À propos de l'auteur

Biographie d'Albert Caraco

Albert Caraco, fils d'un courtier en finances juif levantin, naquit en 1919 à Constantinople et passa son enfance à Berlin. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, ses parents, fuyant la menace nazie, l'emmenèrent en Amérique du Sud, où il reçut une éducation catholique. Rentrant en Europe au lendemain de la guerre et voyant le désastre auquel avaient conduit les idées les plus avancées de la civilisation, Albert Caraco rejeta l'enseignement qu'on lui avait inculqué et se mit à réfléchir avec passion sur les raisons de cette débâcle, convaincu de vivre les temps derniers. Les grands thèmes abordés par sa pensée originale et libre se suivent dans des ouvrages d'une grande richesse, qui déborde et qui dérange. On craint ses constats ultimes : c'est ce qui fait d'Albert Caraco un grand inconnu, philosophe naturel et maudit de la seconde moitié du XXe siècle. Albert Caraco s'est donné la mort en 1971. De lui, L'Age d'Homme a publié 25 livres, parmi lesquels Les races et les classes, La luxure et la mort, L'ordre et le sexe, Obéissance et servitude, Post mortem, Apologie d'Israël, et le fascinant Bréviaire du chaos.

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