L'Affaire Lafarge

Sous le règne de Louis-Philippe, Charles Pouch-Lafarge, bourgeois de province, maître de forges et propriétaire d'un château grouillant de rats, épouse Marie Cappelle, élevée dans le monde et d'une vive intelligence. Le mariage est arrangé, mais la désillusion est cruelle pour la " parisienne " : la fortune des Lafarge est en lambeaux et une belle-mère tyrannique règne en maîtresse sur le foyer. Pour Marie, cela rend encore plus intolérable le bruit des rats qu'elle entreprend d'éliminer à l'arsenic. Détail accablant car Charles Lafarge meurt d'une maladie mystérieuse. Aussitôt la belle-mère crie à l'empoisonnement et une autopsie est pratiquée. Pour la belle-famille, cela ne laisse aucun doute : Marie Lafarge a empoisonné son mari. Le procès déchaîne les passions. On convoque les plus grands spécialistes pour décrypter les entrailles du malheureux Charles ; même le savant Orfila, même le grand Raspail. Marie Lafarge est condamnée aux travaux forcés à perpétuité mais, en 1852, le prince-président Napoléon III lui rend la liberté sans que le mystère soit pour autant réellement éclairci. Une affaire considérée par les spécialistes comme la première des grandes affaires d'empoisonnement des temps modernes.