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"(...) Après avoir touché à Dürer, développé ses gravures dans quelques tableaux, je pensais que cette manière était finie. Puis L'Agneau mystique m'a lancé dans des dessins grandeur nature ; à Gand, on vit dedans aveuglé. Avec une maquette j'ai vu ce qu'il pouvait raconter dans mes espaces blancs à remplir, contre la crainte superstitieuse du "Il suffit de raconter les tableaux qu'on va faire, pour ne pas les peindre".
En rester aux dessins préparatoires d'Hubert Van Eyck le frère aîné ? Ce qui m'intéressait formellement, c'était de transposer le coup de pinceau de Jan Van Eyck à la pointe de mon crayon : dessiner l'ensemble. Cordero mistico m'a fait aborder le dessin d'une manière qui n'est pas la mienne ; j'ai modifié ma technique. Moi je construis un tableau à partir de croquis rapides, des indications grossières changeantes, sans détailler.
Ici mon trait précis d'une sûreté parfaitement contrôlée donne une graphè, un rendu expressif étonnants. Cette perfection qu'on appelle écriture d'ange ? (...)." L'Agneau mystique, extrait.