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Dès l'Antiquité, la monnaie, sa production, sa circulation, parfois même son iconographie, furent intimement liées à la guerre et à ceux qui la font. C'est pour financer leurs conquêtes — elles mêmes sources de métaux monnayables — que cités, rois et empereurs frappaient et fondaient des espèces. Les soldes des conscrits et, plus encore, celles des mercenaires constituèrent la charge financière première de bien des Etats et nombre d'émissions, voire d'ateliers monétaires, n'ont dû leur existence qu'a la présence de troupes à rétribuer.
Diffuseurs et usagers privilégiés du numéraire, les militaires furent parfois conduits à en être les producteurs, introduisant de nouvelles espèces et pratiques monétaires dans les régions qu'ils traversaient ou qu'ils défendaient. Source ou soutien du pouvoir politique, l'armée a pu être aussi la destinataire d'une imagerie monétaire célébrant les victoires, le courage et la loyauté des troupes ainsi que l'emblématique des unités militaires.
C'est à quelques aspects de cet immense dossier, des auxiliaires gaulois de Rome ou des enseignes des légions, aux guerres civiles du Danemark (XVIe s.) et du Vietnam (XVIIIe s.), en passant par le fonctionnement de l'atelier de La Rochelle durant le "Grand Siège" qu'est consacré ce volume, issu d'une journée d'études, organisée par la SENA à la Monnaie de Paris en décembre 2005.
