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Privée de matières premières fossiles, l'Arménie soviétique a misé pour son développement, agricole et énergétique, sur l'utilisation de ses ressources hydrauliques : le plus grand lac d'Arménie, le lac Sevan, est ainsi devenu la clé d'un projet audacieux qui prévoyait une baisse importante (-50 m) du niveau de cette véritable "mer intérieure". En partie réalisé dans les années 1920-1950 (-13 m), le projet se solde par la première catastrophe écologique de la région.
C'est à partir de la fin des années 1950 que les autorités communistes révisent leur politique et lancent un programme ambitieux afin de sauver le lac de la disparition : le sujet du Sevan a longtemps été le seul " autorisé " à être débattu dans les médias et les milieux intellectuels. Le mouvement écologiste arménien s'est forgé à partir de cette expérience. Né spontanément durant la période de la Perestroïka, il a cependant subi un discrédit rapide en raison de sa politisation, du radicalisme des revendications et d'une série de crises qui ont frappé de plein fouet l'Arménie.
Les années 2000 ont toutefois été marquées par un regain des activités écologistes qui ont contribué au développement de la conscience civique et à l'évolution de la culture écologique et politique de la population. Un terrain solide s'est ainsi construit pour conduire d'autres actions concrétisées lors de la " Révolution de velours " d'avril 2018. Un livre original et essentiel pour comprendre l'émergence de la question et des réflexions écologiques à la fin de l'URSS et dans l'Arménie devenue indépendante, pour comprendre aussi les conditions de naissance et de développement du mouvement écologique dans le Caucase, pour comprendre enfin l'impact du mouvement écologiste dans la formation citoyenne et la mobilisation politique.
