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Pour son malheur, Ionas, violoniste juif ukrainien, doux-rêveur mort au combat en 1917, ressuscite sous la forme d’un vampire. Il n’a qu’une obsession : retrouver sa fiancée Hiéléna, fille d’un luthier d’Odessa. Mais pour "vivre", il doit boire du sang, ce qui le plonge dans des affres de culpabilité. Il passe outre tout ce que sa douceur naturelle lui interdit et, rongé par sa mauvaise conscience, finit par découvrir que son frère Caïn et sa belle ont convolé en justes noces et attendent un enfant… Près d’un siècle et quelques pogroms plus tard, Ionas, qui a élu domicile à New York, essaie de trouver auprès de la très sexy Rebecka Streisand, psychanalyste tout juste veuve d’une célèbre rock star, un recours pour vaincre sa culpabilité et vivre en harmonie avec ses démons.
Humour, dérision, sens du romanesque, truculence, sensualité, émotion… on retrouve dans ce Nosferatu revu et corrigé par Woody Allen et Albert Cohen réunis, tout ce qui fait l’originalité et la profondeur des bandes dessinées de Sfar, qui marie ici mieux que jamais esprit ludique et intelligence.
L'ETERNEL
Après s'être écarté du monde de la BD pour le cinéma, non sans succès, Joann Sfar s'est enfin essayé au roman et une fois n'est pas coutume, c'est une vraie réussite.
Tout l'univers de l'auteur est là; vampire, créatures fantastiques, sexe, amour, ironie, dérision, absurde, religion, philosophie... Tout ça dans un seul roman direz-vous. Il faut dire que Sfar aime s'éparpiller et cela sert à merveille le récit de ce vampire juif d'un nouveau genre, pas charismatique pour un sou et en quête du sens de sa nouvelle vie au point de déboussoler sa propre psychanaliste (et oui, le vampire de Sfar consulte!).
Dans ce roman loufoque, on retiendra notamment l'Arbre aux Pendus complètement blasé et déprimé par sa condition et surtout, l'apparition de H.P.Lovecraft, grand maître de la littérature fantastique, en savant fou assez déroutant.
Bref, Sfar s'amuse et laisse libre court à une imagination sans limites.
Pour ses lecteurs assidus, "L'Eternel" aura au moins le mérite d'avoir un point final (Sfar étant connu pour avoir commencé nombre de projets BD sans les avoir terminés, pour le moment).