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"Le plus émouvant, le plus fragile aussi de ce qu'offrent ces brouillons, c'est le surgissement du personnage — cette impression d'assister à une naissance, ou, plutôt, à ce qu'on pourrait appeler une tentative d'exister — puis sa dissolution, et ses transformations jusqu'à l'évanescence ou la manière de prendre corps. L'Idiot, tel qu'il apparaît dans ces pages, est une incarnation de l'orgueil, de la passion et de l'humiliation.
Le lecteur verra à quel point sa figure est décisive pour rattacher un texte comme L'Idiot aux Carnets du sous-soi et, surtout, aux Démons, un roman que Dostoïevski entreprend dès l'achèvement de L'Idiot (...). Le 4 décembre 1867, au moment où Dostoïevski inscrit dans son carnet : "Dresser le plan détaillé et, dès ce soir, commencer", il semble avoir une illumination. L'Idiot-Stavroguine éclate soudain en deux figures — naissent, d'un seul coup, Mychkine et Rogojine, deux frères, Caïn et Abel — qui portent, enfin, après une recherche frénétique, "une vérité vécue"." André Markowicz (extrait de l'avertissement du traducteur)