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Francisco et Tila Trujillo sont arrêtés, le 24 mars 1977, à Bogota. Le cauchemar commence. Dans les différentes prisons où ils passent, ils ne perdent pourtant pas espoir. Ils prennent des notes, observant tout ce qui se passe à l'intérieur : " On y rencontre notre peuple et une partie de notre pays. Aucun autre endroit ne peut refléter aussi bien toute sa misère et sa tragédie. " Leur fils Mauricio sera arrêté à son tour, torturé et incarcéré.
Tila va aider, écouter des femmes condamnées par exemple pour avortement ou adultère. Elle arrive à mettre en place des cours d'alphabétisation. Francisco est plongé dans un monde encore plus violent, au milieu des règlements de compte, du racket. Il fait la connaissance de trafiquants de drogue et d'émeraudes, de " sicarios " (tueurs à gage), d'anciens guérilleros. Francisco et Tila souffrent terriblement des conditions d'hygiène, du froid, de la promiscuité, de l'isolement.
Mais tous deux participent à l'organisation de la vie quotidienne, aidés par les Comités de Solidarité avec les Prisonniers Politiques et soutenus par leur famille. En 1981, ils sont enfin libérés. Ils remettent en forme leurs notes de prison qui seront publiées à Bogota, en 1982. Un témoignage à deux voix : Tila plus tendre et plus concrète. Francisco plus politique. Des récits parfois hallucinants.
Un système judiciaire aberrant. On comprend mieux alors la complexité de la société colombienne actuelle. Mais on n'a pu enlever au peuple colombien ni sa joie ni son désir de vivre.
