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Tout part d'une image en noir et blanc, carte postale retrouvée au fond d'une boîte à chaussures rassemblant la correspondance d'un aïeul disparu. Là, se devine l'histoire de Khadidja la Marocaine, la seule que cette écriture photographique mensongère peut raconter, celle d'une triste sensualité orientale à vendre au touriste en quête de souvenirs osés. A moins que tout ne parte d'un tableau entrevu dans les rues de Casablanca de cette même Khadidja balafrée par des coups de pinceau aux couleurs rageuses.
Le passant pourrait croire à la censure du cops dénudé, l'écrivain y apprend le corps réaffirmé. Et à travers cette Khadidja réinventée, à travers l'imaginaire du Bousbir, quartier fortifié de Casablanca réservé à la prostitution dans la première moitié du XXe siècle, Valentine Goby rend hommage à toutes ces femmes au corps surexposé mais à la mémoire effacée. Face à la colonisation, face au patriarcat, la résistance, parfois, se loge dans un regard dérobé, insoumis, inviolable.