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Quand nous avons compris que la quasi-totalité des originaux de Lettre à la prison était perdue, nous avons eu des doutes... Peut-on gonfler en 35 mm une "copie travail" et ses rayures et ses souffrances ? Un film qui porte vive la trace du travail, de ses doutes, de ses savoirs et de ses ignorances... Et son rejet même au final par la dispersion des négatifs, l'absence de copies, de montage négatif...
Et puis nous avons décidé d'aller au bout... Montrer ce film comme trace vivante de notre histoire commune avec ses conflits et ses contradictions. " Le cinéma n'est pas un spectacle, c'est une écriture" écrivait Robert Bresson. Ce film n'est plus que cela, il n'est plus qu'écriture, y compris dans sa perte et les altérations portées par le destin qui fut le sien. Il est cette lumière lointaine d'une étoile disparue...
Jean-François Neplaz
