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Hannah Arendt fut dans les années 1920 l'élève du philosophe Karl Jaspers à l'université de Heidelberg. L'immigration d'Arendt et la guerre les éloignèrent, mais l'échange repris dès 1945 pour se transformer en amitié. Tous deux avaient alors le sentiment d'avoir survécu à un cataclysme. Comment penser, alors que la pensée avait été mise en déroute par les événements ? En qui et en quoi placer sa confiance ? En quelles nations, en quelles idées, en quels hommes ? Dans cet horizon, chaque événement décisif de la politique mondiale est objet de débats entre eux : l'insurrection de Berlin, la révolution hongroise, la guerre de Corée puis celle du Viêt-nam, la baie des Cochons et la crise de Cuba, la construction du mur de Berlin, la chute de Krouchtchev et l'assassinat de Kennedy, le lent essor de la Chine.
Eux qui étaient en quête d'un espoir constatent que, dans le contexte de la guerre froide, le cataclysme menace toujours et qu'il ne reste presque plus rien - ni les nations, ni les idéologies, ni les structures sociales, ni la sécurité militaire sur laquelle pèse désormais le risque de la bombe atomique. Seule, peut-être, la pensée...