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Cette recherche vient s'articuler à une précédente étude conduite par l'équipe collège (La grammaire du collège. Progression, évaluation, norme scolaire, J-M. Fournier (dir.), INRP, 1993) qui analysait notamment la façon dont se mettent en place des normes proprement scolaires dans l'emploi des temps du récit. La présente recherche approfondit cette exploration des normes au moyen desquelles l'école encadre l'apprentissage de l'écriture au collège.
A travers l'examen des Instructions officielles depuis 1923, des sujets donnés dans les cahiers de textes et au brevet des collèges, d'un corpus important de copies corrigées et de brouillons, elle se propose de contribuer à l'histoire de l'exercice scolaire appelé rédaction, de dégager en particulier les fonctions assignées à l'écriture scolaire, et de cerner le rôle de deux notions fondamentales en ce qui concerne l'art d'écrire à l'école : la référence au "réel", et "l'imagination".
L'analyse des sujets, des annotations et des brouillons met en évidence la représentation d'un bien écrire propre au collège, et manifeste certains aspects du fonctionnement du contrat disciplinaire, de ses éventuelles ruptures, et la part respective des éléments implicites et explicites dans sa mise en place. Il s'avère que l'apprentissage de l'écriture au collège n'est pas seulement commandé par des objectifs fonctionnels (savoir communiquer, savoir s'exprimer) mais par des modèles qui appartiennent en propre à la discipline, et qui constituent ce que l'on pourrait appeler des genres scolaires, dont la légitimité est largement liée à l'enseignement des codes et des modèles littéraires, mais qui, dans la pratique, en divergent par bien des points.
